Transport Aérien | Karl Lègba sur l’état de l’aviation en Afrique : « …Essaie de retrouver son niveau d’avant Covid-19 »
AWR
Du 6 au 10 novembre 2023 et grâce l’appui de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), le Bénin a abrité la 26ᵉ Réunion du Groupe Régional Afrique Océan Indien de Planification et de Mise en Œuvre (APIRG/26) et la 9ᵉ Réunion du Groupe Régional de Sécurité de l’Aviation pour la Région AFI (RASG-AFI/9). La réunion APIRG a examiné à travers son cadre de performance pour la planification et la mise en œuvre de la navigation aérienne dans la région, les résultats des activités de ses organes contributeurs, y compris les progrès réalisés dans la mise œuvre du plan régional de navigation aérienne, ainsi que d’autres initiatives régionales. La réunion RASG-AFI quant à elle, a discuté des questions de sécurité de l’aviation civile dans la région, l’état de la mise en œuvre des objectifs et cibles du Plan mondial pour la sécurité, l’état de mise en œuvre des projets liés à la sécurité en plus d’autres sujets connexes. A l’issue des travaux, Africa World Radio a tendu son micro à Karl Lègba, Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) du Bénin. Il fait ici le point des activités menées durant ces assises de Cotonou.
AWR : Qu’est-ce qui s’est passé durant les 5 jours et quelles ont été les grandes résolutions retenues ?
Karl Lègba : Durant ces 5 jours le Bénin, Cotonou en particulier, a été la capitale de l’aviation Civile. Nous avons discuté des questions de planification et de mise en œuvre des services de navigation aérienne. Nous avons également parlé de sécurité aérienne. Durant ces 5 jours, nous avons observé beaucoup de notes de travail. En gros nous avons eu quelques grandes premières au Bénin. Pour la première fois, le groupe AFI de planification et de mise en œuvre a pu produire un rapport sur tout ce qui est système de navigation aérienne. Nous avons aussi pour la première fois adopté ici à Cotonou le plan de sécurité. C’est une première pour toute la région Afrique et Océan Indien. Ensuite, nous avons renouvelé les bureaux des deux organes à savoir, APIRG et RASG. Le Bénin a été élu à la vice-présidence de l’une de ces instances. Les près de 300 participants ont essayé de revisiter tout ce que nous avons comme carences, comme évolution, mais aussi comme échéancier. Il y a un suivi qui devrait être fait et nous avons insisté là-dessus, pour que la mise en œuvre soit effective et que d’ici l’échéance prochaine, nous puissions faire un bilan positif de tout ce que nous avons comme système ici, pour que in fine, le leitmotiv que nous avons en aviation civile puisse être respecté. C’est-à-dire la sécurité et rien que la sécurité.
Dans votre discours de fin, vous notifiez les carences. Que peut-on en savoir ?
Les carences sont inhérentes à tout ce que nous avons comme système. Ce n’est pas particulier à notre région Afrique et Océan Indien. Mais imaginez que nous avons de grands espaces désertiques et de grands espaces de forêt. Le défi c’est que nous puissions installer des équipements dans ces lieux pour que les avions puissent communiquer entre eux et avec le sol. Nous travaillons à ce que tout ceci soit fait de manière à ce que le passager lambda ne puisse rien observer, qu’il puisse partir tranquillement à sa destination et retourner à son origine sans problème.
Comment se porte l’aviation en Afrique ?
L’aviation se relève convenablement bien de tout ce que nous avions comme soucis en matière de Covid-19 qui a fait que tout a été cloué au sol. Qu’il vous souvienne que le Bénin a fait partie des pays majeurs en Afrique qui a laissé son espace aérien ouvert pour que les ponts humanitaires puissent se faire. Le Bénin a été l’un des seuls pays où on a pu faire transiter les médicaments et autres pour que cette pandémie puisse être éradiquée. L’aviation civile essaie de faire son chemin et essaie de retrouver son niveau d’avant Covid-19.
Quelles sont les implications de la désignation du Bénin à la vice-présidence du RASG ?
La mission est simple et claire. C’est de pouvoir mettre en œuvre le plan de sécurité de l’aviation civile que nous avons adopté pour notre région. Nous allons suivre avec tous les pays du continent africain et de l’océan Indien, la mise en œuvre de ce plan et en faire l’évaluation de temps à autre.
Le Bénin est-il prêt ?
Le Bénin est suffisamment prêt. Comme vous avez pu le constater, nous avons pu abriter ces 26e et 9e réunions. Cela augure de ce que nous avons mis en place un certain nombre de choses qui ne sont pas forcément visibles, mais qui contribuent à ce qu’un avion puisse quitter un point A pour aller à un point B sans problème.
Après le Bénin, quel pays abritera les 27e et 9e réunions ?
Le principe est que nous fassions la réunion une fois dans la région Afrique de l’ouest et centrale, et une autre dans la région Afrique de l’Est et du Sud. Donc c’est l’un des pays de cette partie du continent qui va se positionner. Il y en a qui ont déjà commencé et d’ici peu nous allons retenir le pays qui va abriter les prochaines assises.