La Télévision Numérique Terrestre (TNT) longtemps annoncée est depuis quelques semaines une réalité en République du Bénin. Et ceci avec un bouquet national de 12 chaînes de télévision et 4 chaines radio. Un basculement qui va provoquer des changements dans l’organisation audiovisuelle du pays, en termes de mode de diffusion, de réception mais aussi de production de contenus audiovisuels pour les populations.
Selon les autorités, d’ici mai 2023, les béninois sur l’ensemble du territoire national auront accès à toutes les chaines du bouquet national, pour ceux bien sûr qui se seront munis du décodeur TNT. A en croire Patricia Codjia, Directrice Générale par intérim de la Société Béninoise des Infrastructures de Radiodiffusion (SNIR), la Télévision Numérique Terrestre a plusieurs avantages. « Sur votre écran, vous aurez des images de bien meilleure qualité et un son de bonne qualité aussi », a-t-elle indiqué. Mais avant d’avoir une bonne qualité d’image et de son, il y a des préalables, fait observer le réalisateur Marc Tchanou. « Quand le son est mauvais à la source, ce n’est pas à la diffusion qu’il sera bon. Quand la prise de vue est ratée à la source, ce n’est pas le numérique qui va l’arranger à la régie », explique ce dernier au micro de radio Bénin.
En dépit des possibilités technologiques qu’apporte la numérisation de la diffusion audiovisuelle, c’est l’application des normes de production et l’identification des besoins, ainsi que des éléments attractifs pour les téléspectateurs et les auditeurs qui feront la différence entre les chaines du bouquet, analyse Marc Tchanou.
Claude Balogoun, producteur-réalisateur et représentant des artistes au Conseil Economique et Social pense que cette révolution technologique va provoquer de la concurrence au niveau des différentes chaines qui seront présentes sur le bouquet TNT. « Si cette concurrence doit pouvoir marcher, il faut une volonté politique importante. Le financement des programmes doit pouvoir se faire. Il faut des divertissements, des jeux et il faut surtout s’imposer au plan culturel », suggère ce dernier.