La Journée Mondiale du Hidjab ou ‘’World Hidjab Day’’ est célébrée le 1er février de chaque année. Au Bénin, ce sera la 6e édition et en marge de cette commémoration, nous avons reçu Zinatou Mahamoud, communicatrice de formation, entrepreneur et présidente d’Ong. Elle nous explique le ‘’Hidjab Day’’ et la portée du voile pour la femme musulmane.
AWR : Qu’est-ce que le Hidjab ?
Zinatou Mahamoud : Le Hidjab, c’est ce voile que nombre de femmes musulmanes utilisent pour se protéger, se couvrir tout le corps. Nous avons plusieurs types de Hidjab. Nous avons des Hidjab qui permettent de couvrir le corps, de la tête jusqu’au niveau de la poitrine. Le « Niqab » couvre tout le corps sauf les yeux. Ce type de voile est plus utilisé en Arabie-Saoudite par exemple. Nous avons la « Burca » qui est plus utilisé au Pakistan. C’est ce voile que les femmes utilisent pour couvrir tout le corps, mais ça laisse passer un tissu fin devant le visage de la femme qui lui permet de voir. Nous avons également le « Djerbab » qui est plus en vogue en Indonésie. C’est Aussi un voile intégral mais il ne couvre pas le visage de la femme. Nous avons d’autres voiles tels que Tchador, Sefseri, Talith. Quand nous parlons de harcèlement sexuel, c’est parce que le corps de la femme attire beaucoup plus les hommes. En islam, le corps de la femme est considéré comme sacré et attirant. C’est pour éviter tout cela qu’on porte le Hidjab. Ce n’est pas aujourd’hui que le Hidjab a été établi. Au départ, le Hidjab était réservé aux femmes mariées, aux femmes libres. Ce n’était même pas réservé aux esclaves ni aux prostituées. Une femme voilée est une femme respectée, respectable. Le Hidjab, c’est une identité de la femme musulmane. Porter le Hidjab, c’est un signe de modestie et de foi.
Depuis quand cette journée a commencé par être célébrée dans le monde ?
« Le Hidjab Day » est parti de la ville de New-York. Celle qui est à l’origine de cette commémoration s’appelle Nazma Khan. Elle est Bangladaise d’origine et est venue vivre aux Etats-Unis précisément à New-York avec ses parents. Elle était la seule dans son collège à se voiler et elle a subi beaucoup de brimades provenant de ses camarades. Pire, arrivée à l’université, après l’attentat du 11 septembre 2001, on l’appelait terroriste, Oussama Ben Laden, parce qu’elle est voilée. C’est de là qu’elle a décidé qu’on mette fin aux préjugés que beaucoup ont sur le Hidjab. Elle s’est donc battue pour qu’une journée soit inscrite à l’international. Chaque 1er févier et ce depuis 2013, cette journée est célébrée en guise de tolérance, d’une bonne cohabitation religieuse. Le thème principal cette année est : « L’enseignement du port du Hidjab par les parents ». Cette journée permet de sensibiliser les jeunes femmes musulmanes sur le port du voile qui est une prescription divine. C’est obligatoire pour toute femme musulmane, mariée ou non.
Quels sont les autres objectifs visés par cette journée ?
C’est une journée de sensibilisation, faire comprendre aux filles musulmanes, l’importance du port du Hidjab. Pour certaines personnes, une femme voilée est une terroriste, une prisonnière. Une femme voilée n’est pas une femme qui a la tête vide. Au contraire, une femme voilée a une tête pleine. Moi je me voile, mais cela ne signifie pas que je ne connais rien. 1000 ans avant Jésus Christ, il y avait des femmes qui portaient le voile. C’est des femmes respectées, libres. De nos jours dans nos sociétés, une femme qui sort bien habillée, décemment même sans porter le Hidjab, est respectée.
Déjà à partir de 7 ans, on peut apprendre à une jeune fille musulmane à porter le voile. Quand elle est habituée, ce n’est plus un fardeau pour elle, parce que c’est son identité, c’est sa religion qui le permet.