Religion | Cardinal Michael Nzerny à propos de l’engagement de l’église catholique dans la lutte contre la sauvegarde de l’environnement : « …collaborer pour une gouvernance plus responsable du climat de notre planète ».
Réalisation : AWR
Le Bénin a reçu en début d’année la visite d’un haut dignitaire de l’église catholique romaine. Il s’agit du cardinal Michael Nzerny, préfet du dicastère pour le service du développement humain intégral auprès du Pape François. Son arrivée à Cotonou s’est inscrite dans le cadre de l’accompagnement du Saint Siège au projet ‘’Eglise Verte’’ initiée par la Fondation de l’archidiocèse de Cotonou. Dans une interview accordée aux médias nationaux et internationaux, le prélat est revenu sur les raisons de l’engagement de l’église catholique pour la sauvegarde de l’environnement. Le représentant du plus petit état au monde a en profité pour aborder la « Convention Ecologique 2030 » du Vatican.
AWR : Quelle est la place que l’église catholique accorde à l’écologie ?
Mgr Michael Nzerny : L’écologie est une partie très importante du service du ministère de l’église à l’homme qui est en danger de perdre sa maison. Ça touche notre futur, le développement humain. L’église est très occupée aussi par la maison commune.
Est-ce une façon logique pour le Pape de traduire en action l’encyclique ‘’Laudato si’’ (loué sois-tu) ?
C’est une partie de notre tâche comme dicastère pour le développement. Ce n’est pas tout notre ministère. Nous sommes là pour promouvoir le développement humain intégral, le développement de chacun et de tous. Nous sommes concernés par tout ce qui empêche ce développement, pas seulement la crise climatique.
Le Pape François avait été invité à la COP 28, mais il n’a pas pu effectuer le déplacement. Parlez-nous un peu de la diplomatie verte du Saint Siège
Le Saint Père a participé à la COP 28 comme un chef d’Etat. Il a été invité comme tous les autres chefs d’Etat et on a présenté à sa place, un message très important. C’est arrivé le moment de prendre conscience de la responsabilité partagée pour la gouvernance de cet aspect essentiel de notre existence qu’est l’environnement. C’est l’appel du Saint Père à tous les Gouvernements du Monde de collaborer pour une gouvernance plus responsable du climat de notre planète.
Pourquoi l’église catholique s’investit-elle dans la protection de l’environnement ?
L’église catholique s’investit dans la protection de l’environnement parce qu’elle a comme vocation de promouvoir le développement humain. C’est-à-dire de faire face aux injustices, aux conflits, aux désastres, aux maladies et la crise climatique. Il ne faut pas isoler l’engagement environnemental des autres engagements qui sont très importants pour l’église. Le compromis environnemental de l’église est un compromis tout à fait anthropologique, pour aider l’homme à réaliser sa vocation comme créature de Dieu sauvé par Jésus Christ.
Qu’attendez-vous des Etats dans la promotion de l’écologie et la protection de l’environnement ?
Ce qu’on espère des Etats, c’est de redécouvrir leur propre vocation au service du bien commun et de laisser tomber les manières par lesquelles ils sont au service des autres. C’est seulement avec cet engagement avec le bien commun que les gouvernements peuvent réaliser leur vocation et nous aider à marcher ensemble de manière simple et constructive.
Au Vatican, on parle de la « Convention Ecologique 2030 ». De quoi s’agit-il concrètement ?
Il s’agit de la même chose que le programme ‘’Eglise Verte’’ ici au Bénin. L’église propose de prendre soin de la maison commune. Ce que vous faites ici avec ‘’l’Eglise Verte’’, c’est ce que nous faisons avec notre compromis avec le Vatican.
Pensez-vous que le programme ‘’Eglise Verte’’ sera une continuité de cette convention écologique ?
Je l’espère. Je suis sûr que ce sera de grandes compatibilités. Ce que nous faisons, c’est d’aider les uns à prendre les bons exemples des autres. Il y a pas mal d’exemples dans le monde. Il y a des titres différents, mais c’est la même chose que l’Eglise Verte. J’espère que votre initiative aura des fruits dans les églises des autres pays.
A l’appel de l’Evêque de Rome en mai 2019, les économistes entrepreneures et femmes d’affaires de moins 35 ans ont rejoint un réseau de l’Economie de François d’Assise. Comment les jeunes béninois peuvent-ils accéder à ce creuset ?
Les jeunes qui participent au réseau de l’Economie de François d’Assise sont en train d’apprendre d’autres choses importantes. La première, c’est de mettre leur talent, leur éducation, leur capacité au service de leur peuple. C’est très important de comprendre l’activité économique comme un service des autres et pas seulement comme un service à l’avantage de soi-même. La deuxième chose qu’ils sont en train d’apprendre, c’est l’importance de collaborer. Chacun de ces jeunes entrepreneurs a reconnu que seul, il ou elle ne peut pas réaliser son objectif. Ils ont besoin d’aide et de la collaboration des autres et c’est très important.