Cotonou, la capitale économique du Bénin, a abrité du 19 au 23 septembre 2022, un atelier technique régional d’auto-évaluation des Autorités Nationales de Régulation (ANR) pharmaceutiques. Il a été initié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) afin de doter les acteurs des connaissances des pratiques du secteur.
Renforcer les Agences ou Autorités Nationales de Réglementation Pharmaceutique dans les Etats, afin que ces dernières puissent avoir une meilleure connaissance de leurs capacités de réglementation pharmaceutique. Ce fut l’un des objectifs de l’atelier technique régional d’auto-évaluation des Autorités Nationales de Régulation (ANR) pharmaceutiques qui a réuni des participants venus des Comores, du Burundi, de Madagascar, de la République Démocratique du Congo (RDC), du Mali, du Bénin pays hôte, des experts-facilitateurs de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des techniciens du secteur.
Selon Dr Tania Bissouma Ledjou, représentante résidente par intérim de l’OMS au Bénin que nous avons interrogé aux termes des travaux, la couverture sanitaire universelle requiert un accès équitable aux produits médicaux sûrs, efficaces, de qualité et abordables. Et pour garantir cet accès, les pays doivent nécessairement disposer d’un système de régulation fonctionnel et efficace ; étant donné que les Autorités Nationales de Régulation (ANR) pharmaceutiques offrent diverses prestations à chaque étape du cycle de vie des produits de santé, ceci à travers la mise en œuvre de fonctions clés de réglementation.
Elle poursuit en expliquant qu’il s’agit d’un exercice d’auto-évaluation pour guider ces pays dans la démarche méthodologique recommandée. Il permet à chaque délégation d’évaluer les progrès réalisés et d’identifier les points à améliorer. « Aujourd’hui le secteur pharmaceutique est confronté à de nombreux défis notamment, arriver à apporter une réponse efficace dans la lutte contre les faux médicaments. Pour ce faire, il nous faut avoir des autorités qui ont des capacités à identifier, à contrôler les marchés. A pouvoir également développer des mesures pour empêcher que ces produits falsifiés et de qualité inférieure circulent de façon massive dans nos pays », a indiqué Tania Bissouma Ledjou.
Dans ce processus d’autoévaluation ajoute-t-elle, les participants ont passé en revue les 9 fonctions clés de réglementation, notamment l’homologation. « C’est la capacité à pouvoir donner l’autorisation de mise sur le marché d’un produit pour qu’il puisse être vendu. Cette capacité d’homologation est importante pour l’autorité de régulation. Elle doit être capable d’identifier un médicament et savoir s’il y a les critères clés pour la mise sur le marché pharmaceutique local. Elle doit pouvoir attribuer toute une procédure pour donner cette homologation », a-t-elle poursuivi.
Pour Achille Batonon, Conseiller Technique au partenariat et à la politique sanitaire du ministre de la santé du Bénin, la réglementation pharmaceutique intègre plusieurs activités complémentaires qui se renforcent mutuellement et qui visent toutes à promouvoir et à protéger la santé publique. « En l’absence d’une réglementation pharmaceutique, la mondialisation croissante du commerce des médicaments peut conduire à la prolifération de médicaments nocifs, inefficaces, de qualité inférieure ou falsifiés sur les marchés nationaux et internationaux », indique ce dernier.
Youssounon Chabi, directeur général de l’Agence Béninoise de Régulation Pharmaceutique, pense que, quand l’autorité de régulation est forte, c’est une garantie pour la qualité des produits qui sont mis sur le marché.