Mali / Transition : la CEDEAO impose des sanctions après l’échec du transfert de pouvoir aux civils.
AWR
Du 11 au 30 décembre 2021 se sont tenues les assises nationales pour la refondation au Mali, avec à la clé plusieurs recommandations dont la plus importante portant sur la durée de la période de transition. Les plus de 1500 participants à cette consultation nationale ont proposé une prorogation de 6 mois à 5 ans.
Une approche qui n’a pas été bien accueillie du côté de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui, réunie en sommet extraordinaire le 9 janvier dernier à Accra, a décidé d’une série de sanctions contre le Mali afin de faire plier la junte d’Assimi Goïta.
En effet, les militaires au pouvoir depuis le renversement de Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 avaient convenu de passer la main aux civils en début de cette année 2022. Mais d’après ‘’Le Point’’, le rapport final des assises de décembre 2021 indique que : « les participants se sont prononcés pour la prorogation de la transition afin de pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes ».
La CEDEAO qui ne l’entend pas de cette oreille, a tapé du point sur la table et adopté de sévères sanctions économiques contre le Mali. BBC News Afrique rapporte parmi celles-ci, le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la fermeture des frontières entre le Mali et les Etats membres de l’organisation, mais aussi la suspension des transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité. Les ambassadeurs de tous les pays membres au Mali ont également été rappelés.
Bamako de son côté a qualifié ces sanctions « d’illégales et d’illégitimes ». Dans un communiqué intervenu au lendemain de cette décision de la CEDEAO, le ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga a fait savoir que « Ces mesures contrastent avec les efforts déployés par le gouvernement et sa volonté d’engager le dialogue pour parvenir à un compromis avec la CEDEAO sur le calendrier des élections au Mali ». Il a ajouté que ces mesures violaient les traités et statuts régionaux.