Le calendrier électoral vient d’être fixé par le gouvernement le 9 juillet dernier. Les élections présidentielles malgaches se tiendront, le 9 novembre pour le 1er tour, tandis que le second aura lieu le 20 décembre de cette année. Des dates que la plupart des états–majors politiques exigeaient depuis des mois, notamment ceux des futurs adversaires de l’actuel président, si celui–ci venait à confirmer sa volonté de se représenter. On note quelques changements dans la procédure de candidature. Par rapport aux derniers suffrages universels, la caution a été fixée cette fois à 200 millions d’ariary, soit à peu près 44.000 dollars. En 2018, elle a été de 50 millions d’ariary, dans les 10.800 dollars. Et qu’il faut atteindre 10 % des voix au premier tour pour voir ces fonds revenir au candidat ou à la candidate. Ce qui risque d’éliminer dès le départ plusieurs prétendants et prétendantes au poste suprême.
« C’est peut–être une condition exigée par la communauté internationale, pour apporter une sorte de qualité au tableau électoral. C’est après les millions d’euros octroyés dernièrement par les bailleurs que le gouvernement a enfin décidé de sortir le calendrier », analyse un spécialiste des institutions internationales. L’un des favoris, l’ancien chef de l’Etat, Marc Ravalomanana a d’abord préféré la retenue en annonçant brièvement les dates sur sa page « facebook » à 700 000 membres. D’ailleurs, il a déjà officialisé sa candidature auprès de ses partisans pour les prochaines élections. Deux hommes se positionnent alors en grands favoris. Pour l’instant selon les observateurs, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana sont sûrs de posséder de telles sommes pour valider leur candidature auprès de la Haute Cour Constitutionnelle.
Tandis qu’il faut aussi penser aux dépenses pour les propagandes. En référence à 2018, le plus dépensier reste l’actuel chef de l’Etat, avec une estimation de plus de 100 millions de dollars lors des campagnes électorales du 1er et second tour. Reste à savoir s’il va le réitérer cette année. Dans le camp opposé certaines sources proches du camp Ravalomanana craignent pour les ressources de ce dernier, qui serait actuellement en difficulté financière. Le 12 décembre, lors d’une allocution diffusée sur sa chaîne privée, l’ancien président a déclaré l’illégalité « de cette hausse de la caution » à 200 millions d’ariary. Face à cela, un politicien lanceur d’alerte reconnu du pays « appelle les candidats et les candidates à ne pas faire une garantie de notre pays auprès de leurs sponsors ». Sauf changement, Andry Rajoelina devrait démissionner de son poste deux mois avant le 9 novembre 2023, c’est-à-dire au mois de septembre.