Le président de la junte militaire au pouvoir en Guinée, le Colonel Mamady Doumbouya a annoncé lors du Conseil des Ministres du 1O mars dernier la tenue des assises nationales dès le 22 mars 2022. Selon des informations rapportées par Rfi, dans son discours à la Nation le 31 décembre 2021, le président de la transition avait annoncé l’organisation des journées de vérité et de pardon pour bâtir une union sacrée. L’annonce des prochaines assises intervient dans un contexte tendu où les partis politiques dénoncent la gestion faite du pouvoir par les militaires. Ces partis critiquent le manque ‘’d’inclusivité’’ dans la gestion des affaires publiques.
Toujours selon Rfi, les assises nationales se tiendront sur l’ensemble du territoire guinéen. Les sujets à aborder ne sont pas encore dévoilés mais la rencontre devrait porter sur les questions de réconciliation et de justice transitionnelle. Au sein de la classe politique guinéenne, on s’interroge déjà sur le profil de celui qui va diriger ces assises. « Quel sera le contenu ? Qui va diriger ces assises. Si ceux qui vont diriger ces assises n’ont pas une certaine crédibilité, ça devient plus difficile », déplore un conseiller au sein du parlement de la transition. Certains souhaitent l’ouverture d’un dialogue constructif. « Nous savons qu’il y a un pays voisin qui a organisé ce genre de rencontre, on sait ce qui en est sorti. Si on devait répéter exactement le même exercice ici, ça ne serait pas tellement utile. Ce qui serait utile en revanche, c’est d’avoir un cadre de discussion sur le chronogramme, sur l’organe de gestion des élections, sur l’ensemble des questions qui permettront d’aller vers la sortie de la transition de manière apaisée », indique un autre acteur politique guinéen. L’organisation guinéenne des droits de l’homme regrette pour sa part l’absence de concertation entre le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) et les acteurs de la société civile.
Rappelons que c’est depuis le 5 septembre 2021 que le colonel Mamady Doumbouya, alors commandant du groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne est au pouvoir. Il avait renversé l’ex-chef d’Etat Alpha Condé à la suite d’un coup de force.