Energie | ECOMOF : les pays de la CEDEAO veulent mutualiser leurs forces pour le développement du secteur minier et pétrolier

La capitale économique du Bénin a abrité du 22 au 24 février 2024, la 4^e édition du Forum Régional des Mines et du Pétrole de la CEDEAO (ECOMOF). Les travaux se sont déroulés autour du thème : « Ressources géo-extractives et technologiques : quelles stratégies de mutualisation pour la création de valeurs ajoutées en Afrique de l’Ouest » et ont réuni experts et décideurs publics, professionnels de l’industrie minière et pétrolière, responsables de petites et moyennes entreprises de l’espace CEDEAO autour d’une dizaine de panels de discussion.

Promouvoir une contribution durable des secteurs des mines et des hydrocarbures à la croissance économique et au développement durable de la communauté tout en respectant les principes universels du développement durable. Voilà l’une des ambitions des dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en initiant en 2012 le Forum Régional des Mines et du Pétrole (ECOMOF). C’est ainsi qu’après le Ghana en 2015, la Côte d’Ivoire en 2018 et le Niger en 2022, le Bénin a été choisi pour abriter la 4^e édition. Un évènement d’envergure qui a été ouvert par les plus hautes autorités du Bénin et de la commission de la CEDEAO.

A cette occasion, le Ministre béninois de l’Energie, de l’Eau et des Mines Samou Seidou Adam a rappelé son potentiel immense, l’Afrique continue de subir les conséquences d’une exploitation de ses matières premières, par l’exportation de produits bruts à faible valeur ajoutée et l’importation de biens finis à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte souligne-t-il, il est urgent pour les Etats de la CEDEAO d’intensifier et mettre en œuvre des solutions qui favorisent la création de valeur ajoutée suivant quatre (4) principaux axes que sont : la transformation surplace de l’essentiel des ressources minières et pétrolières, le développement du contenu local, la mise en place d’infrastructures transfrontalières pour accroître les possibilités de mutualisation des technologies et des produits, la création d’institutions financières fortes pour soutenir et accompagner la réalisation des trois premiers axes.

Le Ministre d’Etat béninois Abdoulaye Bio Tchané a pour sa part mis l’accent sur la nécessité d’agir ensemble. Car d’après lui, la mutualisation se présente comme une opportunité pour surmonter les défis qui se dressent devant les Etats et créer un environnement propice à l’investissement et à la croissance économique. Pour lui, une stratégie efficace de développement des mines dans la sous-région doit être bien planifiée et inclure quatre (4) piliers essentiels que sont : réglementation et gouvernance, infrastructure et logistique, développement des compétences et innovations, responsabilité sociale et environnementale.

Promouvoir la coopération et l’intégration sous-régionale

Arrivée à Cotonou pour donner le top des travaux de cette 4^e édition du Forum Régional des Mines et du Pétrole, la vice-présidente de la commission de la CEDEAO a tenu à exprimer la position de l’institution sous-régionale pour une bonne politique de développement des ressources et/ou matières premières. A en croire Damtien Tchintchibidja, la CEDEAO s’est donnée comme objectif principal dans son traité révisé signé à Cotonou en juillet 1993, de promouvoir la coopération et l’intégration régionale et d’assurer le développement socio-économique de la région. « Malgré les immenses possibilités qu’offre le secteur, les Etats membres de la CEDEAO font face à des défis majeurs parmi lesquels on peut citer la méconnaissance de nos potentiels miniers et pétroliers caractérisée par une cartographie géologique insuffisante, la faible capacité de financement de l’exploitation des ressources minières et pétrolières, les insuffisances dans la création de valeur ajoutée avec des possibilités limitées pour la transformation surplace en produits finis», a fait savoir la diplomate togolaise.

Elle a pour finir, mentionné que ce forum est conçu comme une plateforme de dialogue collaboratif et d’exposition du potentiel du secteur géo-extractif dans la communauté. Il devrait permettre aux principales parties prenantes d’identifier de manière inclusive des mécanismes appropriés pour assurer l’équité dans le développement, la gestion et la distribution optimale des avantages qui découlent du secteur minier et pétrolier.