Elections | Libéria : Joseph Boakai remporte la présidentielle et succède à George Weah
AWR
Le Libéria a un nouveau président de la République depuis le 14 novembre dernier. Il s’agit de Joseph Boakai (78 ans) qui a remporté le second tour de l’élection présidentielle. L’ancien vice-président sous Ellen Johnson Sirleaf de 2006 à 2018, a été déclaré vainqueur par la commission électorale avec 50,36% des suffrages exprimés contre 49,36% pour le président sortant Georges Weah (57 ans), qui a affirmé que son heure reviendra. Ce dernier arrivé au pouvoir en 2017 n’a pas attendu l’officialisation du verdict avant de reconnaître sa défaite face à son challenger. « Le Congrès pour le Changement Démocratique (CDC) a perdu l’élection mais le Libéria a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la défaite », a déclaré l’ancien joueur du Milan AC devenu acteur politique de premier rang dans son pays après sa carrière sportive.
Dans un communiqué, l’Union Africaine (UA) a félicité le président élu et a salué le sens d’Etat de Georges Weah (57 ans). La communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a aussi félicité tout le peuple libérien qui a démontré à la face du monde que la ‘’démocratie est vivante’’ dans l’espace communautaire et que le changement par des voies pacifiques est bien possible. Pour sa part, le président américain Joe Biden a salué George Weah pour avoir respecté la volonté du peuple et fait passer le patriotisme avant le calcul politique.
Soulignons que selon les chiffres dévoilés en conférence de presse par la présidente de la commission électorale Davidetta Browne, Joseph Boakai n’a devancé l’ancien ballon d’or que de 20.567 voix sur un peu plus de 1,6 millions d’électeurs. Analysant cette élection présidentielle du Libéria, Mathias Hounkpè, Directeur Pays de la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux (IFES) au Mali a expliqué au micro de RFI que le fait que Georges Weah ai reconnu sa défaite a contribué de façon considérable à réduire les risques de protestation ou de tensions dans le pays « surtout lorsqu’on sait que les résultats de la présidentielle étaient très serrés ».
A la question de savoir si un risque de tension est à craindre dans le pays avec le triste accident survenu au lendemain du scrutin faisant plusieurs décès dans les rangs du vainqueur, Mathias Hounkpè répond en ces termes : « ça dépendra en partie de la manière dont le nouveau président va gérer le pays. Parce que lorsqu’on hérite d’un pays aussi divisé, il faut attendre d’abord de voir les résultats au niveau du Sénat l’équivalent de l’Assemblée nationale, pour voir si les chambres ne seront pas pratiquement divisées en deux. Ça peut rendre la gouvernance politique difficile », a indiqué le politologue béninois.
Le 22 novembre soit une semaine après son élection, le nouvel homme fort du Libéria s’est adressé à ses compatriotes. Dans son premier discours, Joseph Boakai a félicité son rival George Weah d’avoir accepté la défaite et a déclaré qu’il formera une équipe de transition pour travailler avec le gouvernement sortant afin d’assurer une passation de pouvoir en douceur. Le nouveau chef d’Etat a promis s’attaquer à la corruption qui selon lui est devenu un problème majeur dans le pays.
Rappelons qu’en dehors du poste de vice-président qu’il a occupé pendant 12 ans sous le régime de l’ancienne présidente, Joseph Boakai a également occupé plusieurs autres postes clés tant au sein de l’appareil l’État que dans le secteur privé.