Création de la monnaie unique de la CEDEAO : Faute de consensus, un comité de haut niveau bientôt mis sur pieds
AWR
La 63e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue à Bissau en République de Guinée le 9 juillet dernier. Les travaux se sont déroulés sous la présidence de Umaro Sissoco Embalo, président de la République de Guinée-Bissau.
Durant le sommet, plusieurs sujets d’intérêts ont été abordés. Mais les débats ont été dominés par la situation politique au Burkina Faso, au Mali et en Guinée Conakry, trois (03) pays dirigés depuis par des militaires arrivés à la tête de leurs pays suite à des coups d’Etat.
La conférence des présidents de la CEDEAO a exigé que ces derniers respectent les chronogrammes de transition, ainsi que leurs obligations en matière de restauration de l’ordre constitutionnel dans le délai convenu. Pour le cas particulier du Mali, la conférence a pris acte de la tenue du référendum constitutionnel dans le pays, une étape majeure de la feuille de route de la transition dirigée par Assimi Goïta.
Concernant les processus électoraux dans la région, les chefs d’Etat et de Gouvernement notent des progrès constants dans la consolidation de la démocratie.
Par la même occasion, les Chefs d’Etat ont réaffirmé leur engagement en faveur de la promotion de la démocratie et de la gouvernance ; ainsi que de la paix et de la sécurité, comme conditions préalables au développement économique durable et au renforcement de l’intégration de la région ouest africaine.
S’agissant de la monnaie unique de l’organisation, les dirigeants ont noté l’absence du consensus sur la définition du concept de ‘’majorité’’ dans le cadre du pacte de convergence et de stabilité macroéconomique entre les Etats membres de la communauté.
La commission de la CEDEAO a été instruite, afin de mettre en place un comité de haut niveau, composé des présidents des commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA, du gouverneur de la BCEAO, du président du Conseil des Ministres de l’UEMOA, des représentants du Cabo Verde du Ghana et du Nigéria, pour proposer les modalités pratiques qui aboutiront à la création de l’ECO. D’autres sujets relatifs à la Zone de Libre Echange Continental Africaine (ZLECAF), au projet de développement de l’autoroute Abidjan-Lagos, aux obstacles à la libre circulation des marchandises sur le corridor Abidjan-Lagos, à la performance économique ; ont été abordés au cours du sommet.
Bola Tinubu remplace Umaro Sissoco Embalo
L’un des faits marquants de la 63e session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, a été l’élection du nigérian Bola Ahmed Tinubu comme président en exercice de l’organisation, en remplacement du Guinéen de Umaro Sissoco Embalo. Le président du Nigéria ambitionne s’attaquer durant son mandat à l’un des grands défis du moment, à savoir la consolidation de la démocratie en Afrique de l’Ouest. « Nous n’allons plus tolérer les coups d’état successifs dans la région », a-t-il déclaré en faisant allusion aux juntes militaires du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry. Les militaires à la tête de ces pays n’étaient d’ailleurs pas invités au sommet de Bissau à cause des sanctions.