Couverture Sanitaire Universelle : une préoccupation pour les mutuelles sociales des pays africains
AWR
Les mutuelles sociales de plusieurs pays africains se sont retrouvées à Cotonou dans la capitale économique du Bénin le 12 décembre dernier en marge de la célébration de l’édition 2023 de la Journée Internationale de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU). Portée par des organisations de la société civile regroupée au sein de ‘’We Social Movements’’ (WSM), cette initiative a permis à ces acteurs venus de plusieurs horizons de partager leurs expériences et de convenir des stratégies à mettre en place afin d’accélérer la CSU dans les différents États.
Accentuer leur contribution pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) et plaider pour sa prise en compte dans les politiques des gouvernements tout en tenant compte de leurs différentes expériences. C’est le but visé par les mutualistes sociaux africains qui se sont retrouvés à Casa Cielo de Cotonou les 12 et 13 décembre 2023 pour mener des réflexions approfondies. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale de la CSU autour du thème : « La santé pour tous, le temps est à l’action ». Elle a connu la participation des Mutualistes sociaux de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest notamment le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, le Mali, la Guinée et le Bénin.
Dans son message de bienvenue aux différentes délégations, , Sylvain Sossoukpè, président de la Fédération Nationale des Mutuelles Sociales du Bénin a mis l’accent sur le fait qu’en se basant sur les différents indicateurs de l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des Objectifs du Développement Durable (ODD), il est constaté que la plupart des pays africains sont parvenus à mettre en place des dispositifs pour la couverture progressive des populations comme l’Assurance de Renforcement du Capital Humain (ARSH) au Bénin. Pour cette raison, il a décerné un satisfecit aux Gouvernements pour leur engagement à continuer dans cet élan pour le développement des pays. Cependant, beaucoup d’efforts restent à faire. La preuve soutient-il, c’est que les réformes engagées dans le sens de la CSU au Bénin par exemple ont faiblement impliqué les mutuelles sociales.
Pour Van Belle Valérie de l’Agence Nationale des Mutualités Chrétiennes (ANMC/Belgique), partenaire de l’organisation de la rencontre de Cotonou, le droit à la santé doit être perçu comme un capital, faisant partie d’un ensemble de droits humains à caractère invisible. « Les déterminants sociaux de la santé sont l’expression de ce droit et la CSU est un moyen d’améliorer la santé des populations et de permettre à chacun d’atteindre le meilleur état de santé possible », a-t-elle soutenu. Valère Pihoun Koffi de We Social Movements (WSM), dira pour sa part que « le temps est à l’action nous amène à nous dire qu’il est important que les acteurs mutualistes se retrouvent, parviennent à analyser l’évolution du contexte dans leurs pays, mais également soumettent leurs propositions aux Etats ». Achille Batonon représentant le Ministre de la Santé du Bénin à ces assises a rappelé que le droit à la santé est un impératif. « La CSU est un système dans lequel chaque personne peut avoir recours aux services de santé dont elle a besoin sans être exposée à des difficultés financières », a-t-il fait comprendre. Selon ce dernier, la Journée Internationale de la Couverture Sanitaire Universelle est une occasion pour les différents acteurs de lancer un appel aux dirigeants, tant à l’international que dans leurs pays.
Depuis 2017 faut-il le rappeler, le 12 décembre a été décrétée Journée Internationale de la Couverture Sanitaire Universelle sur initiative de l’Assemblée Générale des Nations-Unies. Cinq (05) plus tôt, précisément le 12 décembre 2012, elle a adopté à l’unanimité de ses pays membres, une résolution invitant les pays à accélérer leur progrès vers la CSU.