A Abidjan comme à Paris, les préparatifs vont bon train pour le retour au bercail du tambour sacré appelé « Djidji Ayôkwé ». Un objet unique de 3,31 mètres de long et 430 kilos. Pour rappel, l’œuvre a été confisquée en 1916 par le colon français et conservée au Musée du Quai-Branly à Paris. Cette pièce sacrée sera de retour à Abidjan dans les prochains mois, mais avant, elle doit être restaurée. C’est ce qui explique le récent voyage d’une délégation ivoirienne composée de spécialistes des questions de culture et des gardiens de la tradition à Paris.
Pour permettre aux profanes de toucher à l’objet, une cérémonie rituelle s’est déroulée à Paris le 7 novembre 2022 à huis-clos. A cette occasion d’après des informations recoupées par RFI, une libation a été pratiquée. « C’est une libation spéciale. Nous avons imploré les mânes des ancêtres, demandé l’autorisation pour que l’objet soit restauré. Nous avons demandé aux mânes de nous accompagner dans cette mission, parce qu’il y a l’aspect métaphysique de la chose », a confié l’un des membres de la délégation venue de Côte d’Ivoire.
Selon Silvie Memel Kassi, directrice générale de la culture au Ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire qui était du voyage, le tambour parleur « Djidji Ayôkwé » n’a pas été gardé dans les conditions idoines de conservation. « Quand vous regardez au niveau de sa structure, vous vous rendez compte que dans la partie inférieure, il y a pas mal de dégradation », a-t-elle noté.
Les travaux de consolidation démarrent dès le 15 novembre. Après sa restauration, le tam-tam sacré sera ‘’resacralisé’’, avant son retour définitif en Côte d’Ivoire.