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Culture

Cinéma : « Le Rêve de Kadi », un long métrage qui sensibilise sur le mariage forcé et l’excision

Réalisation AWR

L’espace artistique et culturel ‘’Le Centre’’ a à travers son rendez-vous mensuel ‘’Wa Cinéma’’, proposé au public de Cotonou et environ le 1er décembre dernier, la diffusion du film ‘’Le Rêve de Kadi’’. Un long métrage de 60min qui a remis sur le tapis, la problématique du mariage précoce toujours d’actualité dans certaines sociétés africaines. A l’issue de la projection, l’actrice principale Kadidjath Issotina et le scénariste, Wilfried Gnanvi, ces deux personnages clés de l’histoire sont revenus sur les enseignements que véhicule l’œuvre.

 

AWR : Que retenir du rêve de Kadi ?

Wilfried Gnanvi : C’est l’histoire d’une petite fille qui a un rêve, celui de travailler à l’école et devenir une très grande personnalité. Depuis son plus jeune âge, elle a une forte personnalité en lien avec sa passion pour les études. Mais son père avait un tout autre rêve pour elle. A 12 ans, son père a déjà des projets de mariage pour elle et a même choisi le prétendant (40 ans NLR). Faire face à la figure paternelle, combattre pour son avenir, mais avoir comme obstacle premier son père, ce n’est pas du tout facile. Kadi a pu transcender, lutter par son intelligence sans aller à l’affrontement, à la désobéissance, l’agressivité. Tout ceci grâce à la sagesse de tous ceux qui l’ont accompagné, notamment sa directrice et surtout la flexibilité de son père qui est dépeint comme une personne très attachée aux traditions. Mais en même temps, il  donne des ouvertures en discutant de temps en temps. Tout ce que Kadi a pu réaliser comme rêve finalement, c’est aussi grâce à son environnement.

C’est une expérience nouvelle d’être sur le grand écran aujourd’hui. Comment est-ce que vous la ressentez ?

Kadidjath Issotina : Je suis très heureuse et très contente parce que c’est une première pour moi d’apparaître sur un long métrage où je suis l’actrice principale. Un film qui relate un fait qui me parle.

Quelle est votre appréciation après cette première ?

Wilfried Gnanvi : C’est une première de toutes les craintes parce que nous sommes passés par des étapes. La première étape a été de faire valider le scénario par le producteur. Après avoir fait valider ce scénario et après l’avoir tourné, l’autre étape importante c’est que le film rencontre un public qui puisse s’exprimer et dire son ressentir et critiquer. C’est pour moi une satisfaction après avoir fait projeter ce film et après avoir écouté les uns et les autres. Ce film s’inscrit parfaitement dans l’actualité qui est en lien avec les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Le film aborde les questions de mariage précoce, de l’excision, la distribution des rôles. Dans son ensemble, il a pu toucher ces questions et le public s’est retrouvé dans l’ère du temps.

Pensez-vous que ce film peut aider à faire la promotion de la condition féminine et l’égalité des genres ?

Kadidjath Issotina: Personnellement oui. On est au 21e siècle mais il y a des gens qui continuent de tout faire pour mettre leurs filles en mariage dès le bas âge. Une personne qui suit ce film et qui avait l’intention d’agir ainsi avec sa fille doit se remettre en cause. Même si elle ne change pas complètement d’avis quel que soit son degré de méchanceté et de non humanisme.

Que diriez-vous à toutes les filles qui se retrouveraient dans la même situation que Kadi ?

Wilfried Gnanvi : Dans la même situation que Kadi, il faut adopter 3 comportements majeurs. Le premier, c’est de rester focus sur ses objectifs, de ne jamais abandonner. Le deuxième, c’est de cultiver l’excellence parce que si Kadi ne brillait pas à l’école, elle n’aurait pas imposé à son père son rêve. Donc, devant la lumière de l’excellence, les ténèbres de la violence, de la contradiction, finissent par disparaître. Le troisième, c’est de développer l’écoute. Kadi a développé l’écoute à l’endroit de sa directrice, de sa mère et a été encouragée. Les parents ont aussi un rôle crucial à jouer. Malgré le fait que le papa de Kadi était foncièrement contre les objectifs, c’est lui qui a finalement donné la bénédiction. C’est important que les parents donnent la bénédiction à leurs enfants, et c’est important pour les enfants, quelles que soient les contradictions en famille, d’avoir la bénédiction des parents pour pouvoir réaliser leurs rêves.

Vous vous êtes mise dans la peau de Kadi dans le film plus que dans la vie réelle ?

Kadidjath Issotina: Je n’ai pas du tout fait de l’à-peu-près, c’est pour cela que je travaille chaque jour pour exceller dans tout ce que je fais. Je n’ai pas du tout fait semblant quand je pleurais. J’ai vraiment vécu ce que je transmettais, je vivais l’émotion. Je me suis mise à la place de cette jeune fille qui a certainement plein de projets, qui veut réaliser pleins de rêves, mais qui se retrouve avec un père qui ne pense qu’à quelques colas et quelques billets de banque. La douleur qu’elle va ressentir est énorme. Je n’aimerais pas être à sa place. Je pense que c’est le fait de m’être mise dans la peau de cette fille qui m’a permis de mieux transmettre les émotions.

Le rêve de Kadi s’est réalisé dans le film, et dans la réalité ?

Kadidjath Issotina : Le rêve de Kadi dans la réalité s’est également réalisé, parce qu’à cette époque-là, je projetais faire un concours (Mon Premier Montreux Afrique) et aller en Suisse. Ce qui a été fait et c’est une grande fierté pour moi. Ce film m’a porté de chance sur beaucoup de plans. Finalement mon rêve a été réalisé. Tout a été planifié par Dieu et tout s’est réalisé au moment opportun.

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