Burkina-Faso : Sandaogo Damiba fait des promesses après le coup de force
Depuis l’éviction de l’ancien président du Burkina-Faso le 24 janvier dernier par l’armée, le meneur de l’opération, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n’avait fait aucune déclaration officielle et était apparu une seule fois devant les écrans en toute discrétion.
Ce 27 janvier dans un discours diffusé sur la télévision nationale, le chef de la junte a annoncé les intentions des militaires pour les semaines à venir. Il s’agit notamment de la lutte contre le terrorisme et l’organisation d’élections dans le pays. Aussi, s’est-il engagé à composer avec toutes les forces vives de la nation pour un retour à la normale. « Je m’engage à convoquer les forces vives de la Nation pour convenir d’une feuille de route qui aura pour but de projeter et réaliser le redressement voulu par tous les Burkinabè. Lorsque les conditions seront réunies selon les échéances que notre peuple aura souverainement définies, je m’engage à un retour à une vie constitutionnelle normale »
Paul-Henri Sandaogo a également tenu à rassurer la communauté internationale en particulier les partenaires sur leurs bonnes intentions et rappelé l’importance de leur soutien. « J’appelle la communauté internationale à accompagner notre pays afin qu’il puisse sortir le plus rapidement possible de cette crise pour reprendre sa marche vers le développement. Je sais comprendre les doutes légitimes suscités par cette rupture dans la marche normale de l’Etat. Mais je voudrais rassurer l’ensemble des amis du Burkina-Faso, que le pays continuera de respecter ses engagements internationaux notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme », a-t-il laissé entendre.
En début de semaine, les militaires réunis au sein du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Renaissance (MPSR) ont justifié leur coup de force par la dégradation continue de la situation sécuritaire qui menace les fondements de la Nation, l’incapacité manifeste du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré à unir les Burkinabè pour faire face efficacement à la situation et l’exaspération des différentes couches sociales du pays.
Précisions qu’au sujet de ce coup d’Etat militaire, les dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ont tenu une session extraordinaire ce 28 janvier 2022 en mode virtuel. A l’issue de cette réunion, deux importantes décisions ont été prises. Comme on pouvait s’y attendre, le Burkina-Faso a été suspendu de toutes les instances de l’institution sous régionale. La Cedeao projette par ailleurs envoyer à Ouagadougou dans les prochains jours, une mission que sera composée de chefs d’Etat-Major des armées de la communauté afin de prendre langue avec les putschistes.