Au Niger, le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani a récemment accordé un entretien à la télévision nationale de son pays. Le chef de la junte militaire au pouvoir depuis juillet 2023 s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment le retrait des Etats de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Il a particulièrement évoqué les raisons qui ont poussé le Niger à se joindre aux autres pour claquer la porte de l’institution sous régionale en janvier dernier. « La première raison, elle est sécuritaire. La CEDEAO menaçait le Niger d’une agression militaire armée. Nous ne pouvons pas porter sur notre conscience le poids du massacre des Nigériens. La deuxième raison est morale et éthique. Le peuple nigérien a été dépourvu de tous les produits pharmaceutiques, le minimum vital, l’énergie électrique. Saurions-nous continuer à accepter que des Nigériens meurent parce que nous sommes dans une organisation… », a-t-il fait savoir au micro de BBC Afrique.
Pour le général Abdourahamane Tiani, la CEDEAO ne correspond plus aux réalités actuelles des communautés et son pays ne gagne rien en restant dans une organisation où il est sous embargo total. Toujours au cours de son entretien télévisé, le président du CNSP a dévoilé l’ambition des pays de l’AES de laisser le franc CFA au détriment d’une autre monnaie qu’ils envisagent créer. Parce qu’aux dires celui-ci, « la monnaie est une étape de sortie de la colonisation ». Abdourahamane Tiani indique d’ailleurs qu’ils sont en pourparlers avec des experts monétaires qui travaillent sur la question et le moment venu, le Niger, le Mali et le Burkina Faso prendront une décision.