A quelques mois des élections générales en Afrique du Sud, l’ancien chef d’Etat Jacob Zuma (2009-2018), figure de proue du Congrès National Africain (ANC) a été suspendu du parti. La décision a été prise le 29 janvier dernier après que ce dernier ait annoncé publiquement qu’il fera campagne pour une autre formation politique lors des prochaines échéances. Agé de 81 ans, le 4e président de l’Afrique du Sud Démocratique est tombé en disgrâce avec l’ANC à la suite de cette déclaration. Au sein du parti, beaucoup le soupçonnent d’être la main invisible d’une formation politique qui va bientôt naître en vue des prochaines élections générales dans le pays. Ce parti est dénommé ‘’uMkhonto we Sizwe’’, du nom de l’aile militaire du Congrès National Africain qui a disparu depuis.
La formation arc-en-ciel avertit qu’elle portera plainte contre l’ancien président de la République devant la cour électorale afin que le nouveau parti soit désinscrit. « C’est une tentative délibérée d’utiliser la fière histoire de la lutte armée contre le régime d’apartheid afin de donner de la crédibilité à ce qui est un programme contre-révolutionnaire flagrant », avait Fikile Mbalula, l’un des responsables de l’ANC à l’issue d’une réunion à laquelle a pris part l’actuel chef d’Etat Cyril Ramaphosa.
Accablé par des faits de corruption massive au sommet de l’appareil d’Etat, Jacob Zuma a dû démissionner en 2018 sous la pression de son parti. Il reste néanmoins très populaire dans certaines régions du pays.