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Economie

Bénin | Mécanique : Un projet d’industrialisation lancé, des mécaniciens polytechniciens bientôt formés

Louis Tossavi

Un projet d’industrialisation du Bénin est en vue et permettra de former des mécaniciens polytechniciens pour des transformations au plan local. Cette initiative d’un béninois qui a été à l’école des Indiens a été dévoilée à Cotonou le 1er Avril dernier en présence des universitaires spécialistes, d’anciens ministres de la République et des partenaires.

 

Créer un capital humain compétant et capable d’apporter des solutions adéquates dans les domaines de la mécanisation de l’agriculture, de la transformation des matières premières en produits finis pour l’exportation. C’est l’un des objectifs du projet d’industrialisation du Bénin lancé le 1er avril à Cotonou. Il est né du constat de son initiateur, Samuel Kofi Fangnon après des études d’ingénierie en Inde. Ce dernier s’est posé quelques questions pertinentes : Comment les pays asiatiques ont pu s’industrialiser ? Pourquoi les pays africains sont sous-développés ? Après des recherches approfondies, il dit avoir découvert le secret de réussite de ces derniers.

Les Indiens et les Chinois ont compris dans les années 60 que la mécanique est un élément déclencheur de l’industrialisation. Samuel Kofi Fangnon veut donc investir sa compétence, son expérience et ses relations acquises dans ces pays pour bâtir un pôle de développement technologique et industriel au Bénin. « J’ai eu une chance inouïe de me retrouver en Inde il y a 22 ans et j’ai découvert des choses. J’ai conçu ce projet pendant 20 ans et je cherchais toujours comment le réaliser. Nous allons faire de la formation, de la production et de l’industrialisation. Nous disposons des plans de machines et cela fait partie de l’espionnage industriel. Parce que pour concevoir des machines, il faut avoir des plans même ceux des avions. Depuis, je ne cesse de mener ce combat qui est le projet d’industrialisation du Bénin », a-t-il fait savoir.

Créer un centre d’excellence en ingénierie mécanique  

Selon Samuel Kofi Fangnon, ingénieur mécanicien, il s’agira de développer un centre d’excellence en ingénierie mécanique, un centre de formation de 10. 000 mécaniciens polytechniciens, à raison de 1000 par an sur une période de 10 à 15 ans. A terme, ce centre sera une entité d’adaptation de technologies provenant de l’Inde et de la Chine, par la mise en place de plusieurs unités de montage, de production et de services au profit du marché de l’Afrique de l’Ouest.

A la question de savoir pourquoi avoir choisi d’investir dans l’ingénierie mécanique, Samuel Kofi Fangnon explique que le mécanicien est un personnage clé dans le succès de tout projet de construction de bâtiment, de route, de transport-aérien, maritime, agriculture, élevage, etc. Et pour sa réalisation, il indique que le financement est disponible et qu’il faut juste l’appui institutionnel.

Selon l’ancienne ministre de l’Enseignement Supérieur Marie-Odile Attanasso qui était présente au lancement, le système éducatif est toujours le parent pauvre de tous les pays parce que ça coûte beaucoup et les résultats ne sont pas visibles dans l’immédiat. « Nous devons faire le choix qui correspond à notre pays, à notre économie. Le Bénin ne peut s’en sortir que lorsque nous avons des ouvriers qualifiés qui ont une certaine compétence », a-t-elle préconisé.

A ses dires, il y a plusieurs niveaux de formation en mécanique et il faudra les différencier pour que cela soit bien compris par les populations. « Sinon les gens auront l’impression qu’on veut former que des forgerons. Nous sommes dans un pays où le diplôme prend toujours de l’importance. », a-t-elle souligné.

Le représentant du Ministre de l’Enseignement Secondaire, de la formation Technique et Professionnelle, a cité pour sa part le président de la Banque Africaine de Développement (BAD) Akinwumi Adesina pour qui l’industrialisation de l’Afrique n’est pas un slogan, mais plutôt un projet.

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