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Bénin : Les populations face aux impacts de la fermeture des frontières avec le Niger

AWR

Cela fait des semaines que certains pays d’Afrique ont fermé leurs frontières avec le Niger, du fait des sanctions imposées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), au lendemain du coup d’Etat militaire du 26 juillet dernier. Une situation qui n’est pas sans répercutions tant sur le Niger que sur ses voisins. La non-circulation des personnes et des biens entre Niamey et Cotonou a engendré la flambée des prix de certains produits de grande consommation et occasionné des pertes pour certains commerçants.  

 

En provenance de Cotonou pour le Niger et vice-versa, les camions gros porteurs ne peuvent plus franchir la barrière et traverser la frontière. Bloqués donc à Malanville une commune située à plus de 700km de Cotonou, certains conducteurs oisifs sont contraints de dormir sous leurs camions. Ils sont exposés à des risques de tout genre. « Jusqu’à maintenant, on ne sait pas quel jour on va ouvrir la frontière. C’est là où tu gares que tu vas dormir. Même l’argent que ma patronne m’a donné est fini complètement », confie Salou Baguiri. Depuis le 31 juillet, ce dernier passe la nuit à la frontière sous son véhicule afin de surveiller surtout la marchandise qu’il transporte. Une situation qui semble prendre de court les autorités communales qui assistent impuissantes au calvaire des camionneurs. « La mairie n’a pas les moyens pour nourrir tous ceux-là. Ils sont sous la pluie. Ce n’est pas du tout normal que plus de 1000 camions soient stationnés », s’indigne Moussa Seidou, 1er adjoint au maire de la commune de Malanville. Celui-ci s’inquiète des conséquences sanitaires de cet imprévu.

La première autorité de Malanville Gado Guidami craint une source d’insécurité pour les populations. « Depuis Guéné qui est environ à 25 Km de Malanville, vous avez une longue file de camions vides ou chargés qui sont stationnés et occupent le tronçon. Ça fait que la circulation est très difficile », a indiqué le maire. Il souhaite alors que des dispositions soient prises afin de libérer ces camions pour une fluidité de la circulation.

Aux dires de l’autorité communale, la situation est encore plus préoccupante au plan économique. Le marché international de la localité tourne au ralenti depuis la fermeture de la frontière du Niger. Et les recettes communales se retrouvent impactées, avec des chiffres nettement revus à la baisse. « C’est vraiment la catastrophe parce que ça a un impact réel sur l’économie locale et nationale », a-t-il laissé entendre.

L’oignon nigérien se fait rare  

Plus loin de la frontière notamment à Cotonou, les conséquences de la sanction de la CEDEAO contre la junte militaire au pouvoir, se font aussi sentir. Un tour d’une équipe de Africa World Radio à Dantokpa, le plus grand marché du Bénin et on se rend vite compte de la réalité. Certains produits de grande consommation importés souvent du Niger voisin ont doublé, voire triplé de leur prix initial. L’oignon qui était par le passé disponible partout se raréfie. Les grossistes et détaillants ne trouvent pas un autre prétexte pour justifier cette situation que la fermeture de la frontière du Niger. « L’oignon du Niger ne vient pas. C’est l’oignon du Nigéria qui vient, ça ne manque pas, mais ça a augmenté de prix. Le sac est présentement à 48.000 FCFA ou 50.000 FCFA au lieu de 20.000 FCFA ou 30.000 FCFA », nous confie Issa Abdul Kadri, président des nigériens vendeurs d’oignon à Dantokpa.  « Un seul camion pour tout Cotonou et c’est des oignons pourris en plus, c’est malheureux. Normalement on décharge 15 à 20 camions par jour. La qualité d’oignon est défaillante. Nous avons contracté des prêts auprès des institutions financières, c’est une perte pour nous », se désole Latif Salami, commerçant grossiste d’Oignon. Abdul Kadri souhaite que les autorités béninoises viennent à leur secours.

Des impacts dans bien d’autres secteurs

Mais en réalité, la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin a bien d’autres impacts dans d’autres secteurs. Les bus de transport en commun qui assurent la liaison entre Cotonou et Niamey sont en cessation d’activités. Le constat est visible au niveau de certaines gares routières que nous avons pu sillonner à Cotonou dans la capitale économique du Bénin. Plus de voyageurs en direction du Niger, donc pas d’affluence. Même au plan sportif, la crise a empêché les clubs nigériens de jouer leurs matchs à domicile dans le cadre des préliminaires de la ligue africaine des champions et de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF). Ces derniers sont obligés de solliciter d’autres fédérations sportives pour recevoir leurs adversaires.

Pour l’heure, les putschistes nigériens maintiennent leur position. La CEDEAO quant à elle n’entend pas non plus fléchir face à l’entêtement du Général Abdourahamane Tiani et ses hommes. L’intervention de la force armée est toujours d’actualité ; mais avec des doutes et des hésitations.

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