Dans la foulée de la levée des sanctions économiques et financières de la CEDEAO qui pèsent sur certains pays de la sous-région, le Bénin a levé ses barrières frontalières entre son voisin le Niger. Cependant, du Côté de Niamey, les militaires ne sont visiblement pas prêts à ouvrir leurs frontières qui restent toujours fermées au moment de la rédaction de cet article.
Jusqu’en juillet 2023 où les militaires ont renversé le président Mohamed Bazoum, le Bénin et le Niger entretenaient de bonnes relations de voisinage. Mais depuis que la conférence des chef d’Etat et de Gouvernement de Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a prononcé des sanctions qui ont débouché sur la fermeture des frontières, l’amitié entre les deux peuples a pris un coup avec parfois des positions tranchées des deux côtés.
Qu’il vous souvienne qu’en octobre 2023, la direction du port autonome de Cotonou a pris une note pour suspendre les chargements des marchandises aux ports d’origine à destination du Niger au port de Cotonou jusqu’à nouvel ordre. Les responsables de la plateforme avaient évoqué des raisons d’ordre opérationnel et de congestion. Mais la période à laquelle cette mesure est intervenue fait croire à l’opinion que c’est la suite logique des sanctions de la CEDEAO.
2 mois plus tard, Patrice Talon ordonne la levée de cette mesure. Mais cela n’a pas changé grand-chose, parce qu’entre temps, le Niger s’est tourné vers le Togo et le Burkina Faso pour parer au plus pressé. Dès lors, le port de Cotonou semble être boycotté par les opérateurs économiques du Niger. Même avec la levée des sanctions, prononcée lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO il y a quelques semaines à Abuja, le pays n’a pas encore ouvert ses frontières comme le Bénin et aucune voie officielle ne s’est encore prononcée sur le sujet.
…une volonté qui n’a jamais fait défaut
Le Bénin affiche sa volonté à continuer à coopérer avec le voisin. En effet, quelques jours après le sommet d’Abuja, une délégation du gouvernement béninois conduite par le Ministre d’Etat chargé de la coordination de l’action gouvernementale est descendue à Malanville, une commune frontalière au Niger. L’objectif est de constater l’effectivité de la réouverture de la frontière. « Il y a une décision qui a été prise au niveau de la CEDEAO qui fermait les frontières. Il y a une autre décision qui a acté la réouverture… Nous avions mis en œuvre cette mesure. Nous venons constater que depuis plusieurs jours, c’est effectif. La frontière est ouverte et nous espérons que d’ici quelques jours, elle sera également ouverte de l’autre côté », a confié Abdoulaye Bio Tchané à presse.
A cette même occasion, l’autorité a souligné l’intérêt que le Bénin a, à assurer une relation amicale fraternelle avec le peuple du Niger. « Avec cette décision de la CEDEAO, la possibilité nous est offerte de mettre en pratique une volonté qui n’a jamais fait défaut », poursuit Bio Tchané en guise de main tendue à la junte militaire au pouvoir.
Le Ministre d’Etat a saisi l’occasion pour rappeler que la CEDEAO est la communauté la plus avancée en Afrique en matière de fluidité et de transaction, de circulation. « Aucune autre zone n’a fait en Afrique mieux que nous », a-t-il avancé.
Pour l’heure, c’est le statu quo et tout attend qu’enfin le Niger ouvre aussi ses frontières. Ce qui va relancer les trafics et les échanges commerciaux entre les deux peuples.
