Le 6e sommet Union Africaine (UA)-Union Européenne (UE) qui s’est tenu à Bruxelles dans la capitale Belge les 17 et 18 février 2022, a réuni plusieurs dirigeants africains, européens et des partenaires au développement. L’un des principaux sujets au centre des discussions a été la protection de l’environnement. A cette question, l’UE a suggéré la création d’un texte de loi qui va empêcher l’accès à son marché des produits issus de la déforestation. En effet, selon un rapport de l’Union Européenne, la Côte d’Ivoire en tant que 1er producteur mondial de Cacao a contribué à une importante hausse de la déforestation ces dernières années en Afrique, à cause de la production et de la commercialisation de ce fruit très prisé. Interrogé sur le sujet par nos confrères de Rfi et France 24, à la veille de cette rencontre du « new deal », le président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara n’a pas caché sa colère face à ce qu’il qualifie d’accusation gratuite des occidentaux. Dans la douceur mais avec un ton ferme, le dirigeant a répondu aux partenaires européens. « Ce n’est pas de l’intérêt de l’Union Européenne. Le monde est multipolaire aujourd’hui. Si les Européens ne veulent pas acheter notre Cacao, il y a d’autres qui vont l’acheter. Si les Américains ne veulent pas acheter notre Cacao, il y a d’autres qui pourront l’acheter. Voici des pays qui ont pollué le monde entier et maintenant on veut nous faire des leçons ! Ce n’est pas acceptable », a lancé le chef d’Etat Ivoirien qui pense qu’il faut plutôt travailler à ce que le Cacao soit durable que de proférer des menaces à peine voilées. « Il faut arrêter, il faut qu’on travaille à trouver des solutions. Nous ferons ce qui est bien pour nos pays, pour nos peuples. Nous ne voulons pas l’importation d’idéologie ni de culture, ni de Constitution, c’est terminé. Il faut que la considération soit de part et d’autre dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. Il faut que les engagements soient respectés », a-t-il poursuivi.
Soulignons qu’au cours de ce même sommet, le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine a aussi délivré un discours dans lequel il a indiqué que le continent africain en pleine mutation veut des partenariats consensuels et mutuellement bénéfiques, des partenariats co-construits sur le fondement de priorités et valeurs partagées sans injections civilisationnelles, sans exclusion ni exclusivité. « Nous sommes toujours dans la perspective d’un partenariat euro-africain que nous voulons, rénové, modernisé et mieux centré sur l’action et sur le résultat », avait-il fait savoir.