Le diplomate Franco-Belge Olivier Salgado n’est plus le porte-parole de la mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). Il a été prié de faire ses valises.
L’annonce a été faite le 20 juillet 2022 à travers un communiqué du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Mali. Il est reproché à Olivier Salgado d’avoir outrepassé les limites dans certaines de ses publications sur les réseaux sociaux dans le dossier relatif à l’arrestation de 49 militaires Ivoiriens le 10 juillet dernier à la descente d’avion à Bamako.
Selon les autorités de la junte militaire au pouvoir, cette expulsion fait suite à la série de publications tendancieuses et inacceptables sur ce dossier. Le diplomate Onusien aurait déclaré sans aucune preuve que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires par vol civil. Mieux, il aurait affirmé sur tweeter que les soldats interpellés n’étaient pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA. Ils venaient remplacer des troupes ivoiriennes déployées sur le sol malien depuis plusieurs années dans le cadre d’un appui logistique pour le compte d’un des contingents de la mission. « En plus, la demande officielle à lui adressée à travers sa hiérarchie depuis le 12 juillet 2022 de fournir la preuve des affirmations contenues dans son tweet, ou, au cas contraire de porter la rectification nécessaire dans la même forme est restée sans suite », indiquent les autorités maliennes.
A New York, le porte-parole des Nations-Unies a réagi après cet ordre donné à leur agent de quitter le Mali, où il a servi pendant une dizaine d’années. Farhan Haq a indiqué dans un communiqué que les mesures appropriées seront prises en soulignant que la doctrine de « persona non grata » ne s’applique pas aux agents de l’ONU. Dans le monde diplomatique, cela veut dire que leur présence ne peut pas du jour au lendemain être remise en cause par le pays qui les accueille, contrairement au représentant d’un Etat, précise Rfi. « Nous savons et regrettons profondément la décision des autorités maliennes de demander à un membre de l’équipe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali de quitter le pays sous 72 heures. Il est important de rappeler que le personnel de l’ONU ne peut pas être déclaré persona non grata. C’est contraire aux obligations de la Charte des Nations unies, y compris celles concernant les privilèges et l’immunité de l’ONU et de ses équipes », précise le communiqué.
Signalons que le Mali n’est pas le premier pays à expulser de son pays un agent de l’Onu. L’Ethiopie l’avait fait en octobre 2021. Les Nations Unies avaient jugé cette démarche d’illégale.