Culture/9e art : Joëlle Epée à propos de l’exposition Kubuni : « Montrer la richesse et la diversité des créations d’Afrique »
Réalisation : Martial Olou
Les Rencontres Internationales de la bande dessinée se sont déroulées à Cotonou au Bénin du 24 au 27 mars 2022. Un grand rassemblement d’auteurs, d’illustrateurs, bédéistes et d’acteurs engagés dans le 9e art provenant de l’Afrique et d’ailleurs. Plusieurs activités étaient inscrites au programme dont l’exposition « kubuni, les bandes dessinées d’afrique.s ». Son vernissage s’est tenu le 25 mars dernier à l’institut français de Cotonou. A cette occasion, Africa World Radio a tendu son micro à l’auteure Camerounaise Joëlle Épée Manlengue, co-commissaire de l’exposition. Elle dévoile ici les objectifs de cette initiative.
Africa World Radio : Comment en êtes-vous arrivés à ce niveau ?
Joëlle Epée : C’est une exposition sur laquelle nous travaillons avec la cité internationale de bande dessinée et d’images d’Angoulême depuis 2018-2019. Elle a déjà eu son inauguration et a commencé son itinérance. Depuis le début de l’année, elle a commencé à tourner sur le continent africain. Notre intention en créant cette exposition est de montrer la richesse et la diversité des créations d’Afrique Subsaharienne. Qu’elles puissent bouger.
Pourquoi Kubuni ?
Kubuni est un mot Swahili qui signifie ‘’créations imaginaires’’. C’était important pour nous dès le titre de montrer la direction et l’intention que nous avons dernière cette exposition, de ne pas juste faire une exposition sur les créations du continent, mais de faire une exposition qui a du sens et de la pertinence. Après plusieurs périodes de discussion avec la cité internationale de la bande dessinée et d’images d’Angoulême, 2e plus grand musée dédié à la bande dessinée dans le monde, on s’est lancé dans un pari de cartographier, de référencer et de créer une sorte d’exposition qui sera une exposition patrimoine qui montrerait un peu tout ce qui se passe en Afrique, mais spécifiquement en Afrique Subsaharienne.
Pourquoi le « s » inclusif à la fin de afrique ?
L’idée c’était de donner des indices aux visiteurs de se dire qu’on pense souvent bandes dessinées africaines comme un bloc homogène et indivisible, alors que ce n’est pas forcément le cas. La bande dessinée d’Afrique du Sud n’a rien à avoir avec la bande dessinée du Kenya ou du Bénin, du Cameroun ou encore du Sénégal. Donc c’était important dans le point « s » de mentionner cette pluralité, cette diversité, et aussi de rappeler qu’on est des fruits de plusieurs héritages. Tout cela est renfermé dans le titre pour susciter l’intérêt, la curiosité en espérant que le public éprouve du plaisir à voir comment on a traité ces différentes thématiques.
Quelles sont les spécificités des œuvres de l’exposition Kubuni ?
Quand on vient voir l’exposition « Kubuni les bandes dessinées d’Afrique.s », on pense inconsciemment savoir ce qu’on va y trouver. Chaque fois que des gens sont venus à cette exposition, ils en sont sortis profondément stimulés de voir la diversité des sujets.
Quels sont les messages que véhiculent les œuvres de l’exposition ?
On connaît des bandes dessinées venues de l’Europe et d’ailleurs, mais on ne connait pas tous les créations d’Afrique, alors qu’elles sont dignes d’intérêt. Elles sont qualitatives et quantitatives. Donc il y a du nombre et il y a du niveau.
Parlant de nombre, combien d’œuvres y a-t-il sur cette exposition ?
La version originale contient plus de 80 œuvres. La version itinérante compte environ une quarantaine d’œuvres.